Historique de l'aérodrome

hangar

L’Aérodrome de Namur de 1944 à nos jours

L’aérodrome de Namur est situé au Nord de la Province de Namur à environ 7 km du centre-ville, à proximité de l’autoroute de Wallonie. Située en plein champ à une altitude de 181 m, la piste occupe à la fois une partie du territoire de Temploux et une partie plus grande à Suarlée.

 

Les prémices

Le « champ d’aviation » date de la seconde guerre mondiale. En 1917, deux avions de reconnaissance allemands atterriront en effet dans une prairie qui compose l’aérodrome d’aujourd’hui. Ils ne restèrent à Temploux qu’une journée. Il faudra alors attendre 27 ans pour que la plaine devienne un terrain d’atterrissage effectif.

 

Une base alliée

Au mois de septembre 1944, en pleine campagne offensive alliée se posait à Temploux un Piper Cup de toile kaki, avion de prospection et de reconnaissance américain. Cet atterrissage se passait très exactement sur une prairie du couvent des Sœurs de la Charité en bordure de la chaussée Namur – Nivelles, près du carrefour de Saucin. Les Américains recherchaient un terrain propre à la création d’une base d’appoint. Le plateau de Temploux fut choisi comme base aérienne…

Après le repli allemand, une très bonne piste constituée de pôles de désensablement, dont il subsiste des spécimens, put accueillir un très grand nombre d’avions de tout type. L’aérodrome de la Neuvième Américain Air Force était ainsi créé.

Selon le centre de recherche historique de Washington, l’aérodrome dit « de Namur » avait comme nom de code « Gangway Advanded ». Outre sa fonction stratégique, cet aérodrome avait une mission bien particulière, le rapatriement des prisonniers. Des « C47 » qui transportaient de 30 à 60 personnes atterrirent de jour, et de nuit, sur une piste bien balisée.

A la fin de la guerre, par l’entrée principale, alors située chaussée de Nivelles, les pilotes américains invitèrent toute la population à visiter les installations de leur base provisoire et les merveilleuses « machines volantes ».

Sa mission militaire accomplie, l’aérodrome disparut en 1946 aussi rapidement et aussi simplement qu’il avait été crée. Un an plus tard, quelques anciens pilotes, mordus d’aviation, parvinrent à décider les autorités d’exploiter ce site du plateau de Temploux – Suarlée pour y créer une école de vol à voile.

 

L’Aéro Club de la Meuse

Un petit aérodrome civil allait donc se développer sur le site choisi par l’armée américaine en 1944. Le 2 juin 1947 était constitué « l’Aéro Club de la Meuse » qui allait décider de la réouverture de l’aérodrome de Temploux.

Quelques modestes baraquements de planches et de hangars en tôles abritèrent « le Centre –Ecole National Belge de Vol à Voile ». Lors de l’inauguration de l’aérodrome, un service spécial de tram et d’autobus avait été prévu. Le samedi 21 juin, un tram électrique partit à 19 h 09 de Namur. Le dimanche, un tram à vapeur renforça la ligne…

La grande fête aérienne du dimanche fut aussi un succès. Vers l’Avenir le commentait : « Le temps devînt serein quelques minutes avant 15 h 00 et le tout passa sans qu’une goutte d’eau vînt troubler la joie des acteurs et spectateurs. Au cours de cette journée, nous avons pu voir successivement des démonstrations de planeurs et des acrobaties individuelles ou en groupe. On a spécialement admiré le grand as français Blanc, le lieutenant Colonet Norbert Leboutte (frère du chef d’Etat-Major de l’Aéronautique militaire) et le Major Arend qui tous trois firent des merveilles, faisant des retournements dans tous les sens, volant sur le dos, se laissant choir comme une feuille morte pour effectuer un rétablissement à quelque 100 m du sol et passer ensuite à toute vitesse en rasant les tribunes. Des groupes de l’école de Diest, de Brusthem, ainsi que l’escadrille la Fayette et des hommes de la 349ème et de la 350ème à Beauvechain. En 1964, il rejoignit l’école de pilotage élémentaire de Gossoncourt, près de Tirlemont et cinq ans plus tard il devînt moniteur à la plaine de Temploux. Le clou du spectacle de dimanche, fut incontestablement la descente en parachute radiodiffusée faite par le français René Vincent. Celui-ci se lança dans le vide avec un petit poste émetteur fixé devant lui et confia ses impressions au fur et à mesure de sa descente. »
 

Dès le 23 juin, commencèrent des cours de pilotage d’avion et de planeur. En novembre, 2 800 vols en treuil avaient été effectués. Après 1948, au hangar modeste du début de l’aérodrome succédèrent des installations plus vastes, plus avenantes aussi. Elles devaient faire une des bases du tourisme les plus accueillantes et les plus enviées, des plus actives aussi. C’est dans ces conditions qu’avec l’appui des autorités du pays, l’aérodrome de Namur vit grandir son importance et son activité, tandis que sa situation entre les routes de Bruxelles et de Nivelles, aux abords de l’autoroute de Wallonie, lui réservait les plus larges perspectives de développement. L’avocat Devos, premier Président de l’Aéro Club de la Meuse concluait : « C’est dans ces conditions aussi que Suarlée, dès que le temps le permet, voit son ciel de plus en plus sillonné de planeurs, oiseaux pacifiques. Elle contribue à donner à toute une jeunesse, le goût de l’air et avec lui l’espoir à la Belgique, dans tous les domaines auxquels s’étend aujourd’hui l’avion, la place qui lui revient. »

 

La Province

Les années 1970 et 1971 marquèrent une étape très importante dans le développement de l’aérodrome de Namur. La Province procède à certaines expropriations de terrains. Le Bureau Economique met au point un programme de modernisation de l’aérodrome. L’ASBL « Aérodrome de Namur » est chargée de la promotion de l’activité. La période allant de 1970 à 1980 fut marquée par la réalisation de nombreux investissements : un bâtiment d’accueil d’environ 900 m2, trois nouveaux hangars de plus de 3 000 m2, de vastes parkings pour avions, un parking pour voitures et un camping. Ces investissements ont été financés par des crédits nationaux, régionaux et provinciaux, ainsi que par l’ADEPS.

Malgré un intérêt certain marqué par le public pour l’aérodrome de Namur, son entretien devenait fort coûteux et son manque de rentabilité devint bientôt une charge trop lourde pour les autorités provinciales, qui estimaient qu’il valait mieux s’en défaire. L’aérodrome fut mis en vente et pour la première fois depuis 1947, l’existence de la plaine était mise en péril…

On aurait difficilement compris qu’on mette fin à un ensemble d’activités qui constituait un attrait touristique incontestable et qui constituait aussi un outil de développement économique. Il aurait été absurde de fermer un aérodrome bien équipé.

 

La privatisation

La privatisation de l’aérodrome s’est effectuée fin 1983, pour être effective le 2 janvier 1984. En s’impliquant dans le redressement économique du site, les nouveaux dirigeants s’ingénièrent à doter l’aérodrome d’une image nouvelle mieux adaptée à la mouvance de la grande époque des loisirs. La réalisation de divers programmes aéronautiques et touristiques, l’adaptation d’une mentalité vigoureuse et optimiste firent leur apparition…

 

Aeromotion écolé d'aviation